vendredi 28 septembre 2012

Le chateau de Versailles

Le château et ses jardins ont ce quelque chose d’éphémère et de contemporain, l'exposition de Yoana Vasconcelos est à mon sens une cérémonie. 


                                                                                                                                                                              Lilicoptère, salle  1830

Les expositions contemporaines à Versailles ajoutent une nouvelle dimension temporelle au lieu. Imbibé dans l'histoire du château et imprégné par cet univers artistique, on rêve, on imagine et on voyage à Versailles.



YOANA -----


On est mardi 18 septembre, il est 19 heures. Je suis en train de visiter l’exposition « Par nature » au 104 (lieu culturel à Paris -19e) à l’occasion de la présentation de la saison culturelle. On est un petit groupe, notre guide nous donne peu d’explications, son propos est focalisé sur la présence des artistes. Elle est très préoccupée et regarde régulièrement son BlackBerry car l’avion de Yoana est en retard. Elle parle de Yoana Vasconcelos. Elle nous amène sur les différentes installations d'art contemporain de l’exposition mais on comprend bien que sa préoccupation est Yoana. Elle nous explique qu’elle fait le déplacement depuis Lisbonne pour être parmi nous ce soir. Sera-t-elle là pour le discours officiel ? Elle regarde une fois de plus son portable mais toujours rien.


LE LUSTRE  -----

Yoana Vasconcelos expose un lustre monumental, réalisé avec des tampons hygiéniques, insoupçonnable si on ne le sait pas. Je suis seulement à quelques mètres de ce lustre, je ne vois pas le détail mais l’objet, le lustre est beau, raffiné, d’un blanc immaculé, installé au centre de cette grande halle moderne. Tout le monde s’accorde à dire que cet espace épuré lui donne tout son caractère monumental et baroque. Versailles n’en a pas voulu et c’est tant mieux. 


 UN TOP EN SOIE -----

Au milieu de notre parcours, notre guide voit Yoana, elle est arrivée. Elle est avec sa petite valise à roulette, en train de discuter tranquillement avec l’équipe du 104. Si je croise Yoana V dans la rue, je dirai qu’elle est américaine, elle a ce charme avec un carré plongeant et quelques rondeurs, une allure décontractée et simple, elle porte des vêtements amples et colorés. Notre guide va à sa rencontre pour tenter qu’elle se raccroche à notre groupe et continuer la visite avec the Guest Star. On la regarde faire de loin: elle lui parle, prend sa valise, part la mettre dans un atelier du 104 et revient avec Yoana qui nous salue. La visite reprend, la guide et Yoana nous devancent étrangement et disparaissent toutes les deux dans les sous sols du 104.  Le directeur du 104 nous fait patienter en nous parlant d’un jardin d’Eden, il sait nous mettre l’eau à la bouche, on a tous très envie de découvrir cette installation, il nous a dit comment faire pour cette visite spéciale, on oublie Yoana. Avant d’entrer dans le jardin d’eden, notre guide réapparait et nous dit que Yoana ne peut pas rester avec nous, elle va prendre une douche et se préparer pour le temps officiel. Sur la tribune avec un top en soie vert amande, Yoana Vasconcelos prendra la parole avec un français parfait (elle est née en France), une allure toujours aussi naturelle et parle de sa fierté d’être explosé à Versailles et encore plus au 104. On comprend à ce moment l’histoire de cette artiste et l’importance d’exposer son lustre. Cette rencontre devrait être une invitation à Versailles ; ça ne me traverse pas l’esprit.


DES CASSEROLES -----

On est vendredi 21 septembre, il est 18h25. Je suis à la Gare de l’Est, ma copine arrive tout droit du Luxembourg pour le week end. A peine entrer dans la voiture, elle me dit qu’elle veut voir une œuvre à Versailles : les chaussures de Yoana Vasconcelos faites avec des casseroles. Je regrette à cet instant de ne pas lui avoir proposé en premier.


 VERSAILLES -----

On est dimanche 23 septembre, il est 8h. On part à Versailles, on arrive quelques minutes après l’ouverture, réussi à se garer à proximité mais la foule est déjà là. On se regarde et on sait ce qui nous attend.
On se met d’abord dans la file pour acheter les tickets, puis dans la file pour entrer dans le château, et on visite le château un peu comme dans une boite à sardines. Des touristes du monde entier nous entourent. Je remarque les touristes chinois, contrairement aux japonais qui voyagent avec leur femme, ils sont souvent entre hommes. Ils aiment prendre des photo, ils sont d’ailleurs très équipés, je me demande s’ils regardent autrement que dernière leur objectif, ils sont tellement concentrés qu’ils ne font pas attention aux autres. Dans cette cohue, prendre des photo des œuvres de Yoana Vasconcelos est tout un art. On prend le temps de laisser passer les gros mouvements de foule en restant planté au premier rang, on regarde patiemment ces œuvres à la fois exubérantes et raffinées, précises et démesurées. C’est ici et maintenant, dans ces conditions épouvantables que je comprends la démarche artistique de Yoana Vasconcelos. Je suis un peu comme les chinois derrière leur objectif, rien ne peut me perturber. Je suis touchée par le côté populaire de son art; sa capacité à se réapproprier des objets du quotidien : les tampons, les casseroles, les plumes, les bouteilles ... 


LISBONNE -----

On se dirige ensuite dans les jardins. Je reconnais immédiatement cette sculpture bleue installée dans un bassin. Je l’ai déjà vu à Lisbonne en 2011, sa petite sœur, de couleur verte,  était à l’entrée du musée d’art contemporain.


UNE HISTOIRE -----

D'un territoire à l'autre, il y a parfois des fils inattendus que l'on choisit à un moment de tisser, ça nous permet de raconter une histoire. Lisbonne, Paris, Versailles, qui sait quand et où je recroiserai les œuvres de Yoana Vasconcelos? J'ai hâte....





                                                                          Gardes, salle des gardes de la Reine
                                                                                    Valquiria, galerie des Batailles
                                                                                      Valquiria, galerie des Batailles
                                                                                    Mary Poppins, escalier Gabriel
                                                                              Valquiria, galerie des Batailles
                                                                                               Vitrail, escalier de la Reine
                                                                                              Marilyn, Galerie des glaces
                                                         Coraçao independente vermelho, salon de la Paix
                                                      Coraçao independente preto, salon de la Guerre
                                                                            Pavillon de vin, parterre du Midi
                                                                             Blue Champagne, parterre d'eau





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